SCP-7141 : L'histoire de ma vie

SCP-7141 a été découvert le 07/06/2022 quand le personnel de l’hôpital █████ l’a trouvé sur la dépouille d’un homme qui était entré dans l’hôpital quelques secondes avant de mourir. Après l’avoir lu et s’être rendu compte de ses propriétés anormales, un membre du personnel de la Fondation qui était dans le hall d’entrée de l’hôpital à ce moment-là a contacté la Fondation, SCP-7141 a été confiné, et des amnésiques de Classe-A ont été administrés à tous les civils présents.

En raison de la possibilité d’utilisation de SCP-7141 comme un moyen relativement pratique de voir l’avenir, l’Initiative-7141-1 a été mise en place, dans laquelle on donne SCP-7141 à des membres du personnel sélectionnés au hasard, auxquels on demande de lire toutes les pages concernant leur emploi dans la Fondation SCP, et d’identifier toute brèche de confinement mentionnée dans le texte. Bien que l’efficacité de l’Initiative-7141-1 pour identifier des brèches de confinement ait été démontrée, la menace des brèches de confinement ne sera probablement jamais complètement éradiquée grâce à elle, en raison de sa nature relativement chronophage.

Des requêtes de tests croisés entre SCP-7141 et des anomalies dangereuses de classe Keter afin de déterminer des méthodes de neutralisation potentielles sont actuellement en attente.

En raison de trouvailles pendant les tests initiaux réalisés avec SCP-7141, dans lesquels un échantillon de tissu a été mis en contact physique avec SCP-7141 et où l’histoire du chercheur duquel l’échantillon provenait apparaissait normalement dans le livre, ainsi que d’un indice dans la ligne 4 de la strophe 3 du poème sur la deuxième de couverture de SCP-7141, l’hypothèse fut faite que SCP-7141 possède la capacité de montrer le récit de la vie de sujets décédés quand il est placé sur leur cadavre. Des tests ultérieurs ont prouvé la véracité de cette théorie. Avec cette information, des chercheurs ont récupéré le corps de l’homme qui possédait SCP-7141 et ont identifié les effets d’un usage prolongé de SCP-7141. Les pages intéressantes sont présentées ci-dessous.

Et là je le vis, ce grand livre noir, à l’air étrange et déplacé dans la section de la bibliothèque dédiée aux biographies. J’étais intrigué, alors naturellement, je le pris pour l’inspecter. Il n’avait pas de titre, et quand je l’ouvris, je vis un étrange poème sur la deuxième de couverture. Je parcourus la première page, et j’étais confus car cela semblait parler de la naissance de quelqu’un. J’avais le sentiment que ce n’était pas un livre ordinaire, alors j’ouvris le livre un peu plus loin et lus rapidement quelques pages vers le milieu du livre, et je réalisai soudainement que ce livre parlait de moi. En l’ouvrant à quelques pages au hasard, ma remise de diplôme du lycée, mon sixième anniversaire, l’entretien d’embauche pour mon emploi actuel le confirmèrent. Je feuilletai un peu plus loin et compris quelque chose d’encore plus étrange : le livre semblait aussi raconter mon avenir. Je fus tenté de regarder la dernière page, mais me rendis compte que cela ne pouvait amener rien de bon. Sur la quatrième de couverture, il n’y avait aucun code barre, je ne pouvais donc pas correctement enregistrer un emprunt, alors je quittai simplement la bibliothèque avec le livre, et rentrai chez moi.

Sur le chemin du retour, je repensais au poème cryptique dans le livre et me souvins d’une partie qui parlait de changer le texte. Je me suis demandé si cela voulait dire qu’il était possible de changer l’avenir avec le livre. Quand j’arrivai chez moi, je pris un stylo et réfléchis à ce que je voulais changer, mais je ne trouvai rien. et un million de dollars en liquide apparurent soudainement devant moi.

Je me dis que c’était une correction plutôt clichée, mais je ressentis tout de même une immense satisfaction. Je déposai la plus grande partie de l’argent dans un coffre fort, mais je pris environ 100 000 $ et allai les déposer sur mon compte d’épargne. Malheureusement, ma banque était exceptionnellement fermée. Alors j’allai jusqu’au GAB le plus proche, et il était aussi hors service. Je parcourus toute la ville, mais tous les GAB que je visitais étaient hors service. et je finis par trouver un GAB fonctionnel, et déposai mon argent.

Quand je rentrai chez moi je me suis fait à manger et ai passé une soirée classique, mais je n’arrivai pas à dormir. Une pizza apparut instantanément sur la table, déjà cuite et prête à manger. Cette nuit, j’ai passé la meilleure nuit de sommeil de ma vie.

Je me réveillai en me sentant très fatigué, comme si je n’avais pas dormi du tout. Après avoir déjeuné, je regardai dehors et remarquai que ma voiture avait été volée. Je me rendis compte que je ne pouvais plus considérer tous ces évènements comme des coïncidences. À chaque fois que je rayais quelque chose dans le texte, quelque chose de négatif m’arrivait. Je me demandais si faire des modifications sans rien rayer serait sûr. Après tout, ça aurait été un gâchis terrible de ne pas essayer. Tout à coup, ma voiture réapparut dans l’allée de garage.

Pour tester ma théorie, je n’ai pas fait d’autre modification du reste de la journée. J’avais même laissé le livre chez moi quand j’allais au travail. Quand je rentrai chez moi, rien n’avait changé. Je jubilais de ma découverte, une fois de plus je tenais l’avenir entre mes mains ! De suite, le reste du million de dollars disparut et réapparut sur mon compte en banque.

J’étais content, jusqu’à ce que je vérifie ma boîte vocale, et voie que j’avais reçu une notification disant que j’allais être contrôlé. J’étais effondré. J’essayais de réfléchir à quoi raconter à l’IRS, une histoire vraisemblable quant à l’obtention de tout cet argent. Je pensai à la loterie, puis réalisai qu’il n’y avait qu’une seule chose à faire. Je reçus tout de suite un autre appel me disant qu’il y avait eu une erreur, et que je ne faisais pas l’objet d’un contrôle.

Je regardai à nouveau le poème au début du livre et me rendis compte de quel idiot j’avais été. “vous suivrez”, sans expliciter ce que cela voulait dire, ne pouvait pas porter un message plus limpide. Le “suivrez” ne désignait pas seulement les conséquences des modifications, mais c’était aussi le cycle dans lequel on finissait, en continuant d’inverser conséquence après conséquence, et en étant de plus en plus puni en retour.

Mais j’étais déterminé, ma vie ne serait pas gâchée par un livre stupide. J’avais passé des heures dans mon enfance à penser à quel souhait j’aurais si je rencontrais un génie, à penser à comment je ferais pour ne pas me faire avoir. Ce livre était mon génie, et il avait réussi à me piéger jusqu’ici. Mais ça ne durerait pas plus longtemps. Je devais juste penser à quoi faire ensuite. A chaque fois que j’écrivais dans le livre après ça, cela ne provoquait plus jamais rien qui inverserait ces modifications. Chaque modification que je faisais se transposait à la lettre dans la réalité. Je dormis très bien cette nuit-là et me réveillai revigoré.

Au travail, je donnai mon préavis de deux semaines et ne jetai pas un œil au livre jusqu’à arriver chez moi, mais quand j’ouvris le livre, je fus mortifié. Quand j’avais ouvert le livre les fois précédentes, les pages se situant dans le présent tombaient toujours à peu près au même endroit, bien que jamais exactement à la même page. Cette fois, j’avais dû feuilleter jusqu’à la toute dernière page.

Puis, soudainement, je fis une crise cardiaque et mourus Je ne mourus pas.

Je fis une crise cardiaque et mourus. Ce n’est pas arrivé.

Je conduisis aussi vite que je pus jusqu’à l’hôpital, mais je me fis arrêter, et mourus avant d’y arriver. et j'y arrivai très vite.

Je déboulai dans l’hôpital et leur dis que j’allais avoir une crise cardiaque, et avais besoin de soins médicaux. La réceptionniste était très troublée, elle rit nerveusement et me dit de revenir quand j’aurais déjà eu une crise cardiaque. Je suppliai pour être admis aux urgences, leur montrai même le livre, mais ils n’écoutaient pas.

Puis, dans ce hall d’accueil, j’eus une crise cardiaque et mourus avant que le personnel de l’hôpital puisse me mettre sur un brancard. Non.

Je mourus, il n’y avait aucune issue Je vécus, je ne mourus pas, je devins immortel !

Même le livre n’avait pas le pouvoir de me rendre immortel. Je mourus. Piti-

Fin.